Éternité

De la rose à l’étoile

Il n’y a qu’un pas

Et j’étais invité à le faire

Il m’a fallu pour cela me haïr et me fuir

Renoncer à ce Moi qui nous est cher

Comme à l’or trouble de nos vies

J’ai jeté bas mon masque

Brisé carcans et barrières

Dans un violent éclat de rire

Abandonné à la poussière

Ce qui n’était que poussière

Ou appelé à le devenir

Les multiples déguisements

De ma conscience alourdie

Ployant comme un saule

Vers les abimes de la terre

Tout ce qui se perd et se confond

Dans l’écho ténébreux du néant

Alors décharné à l’extrême

Libre des chaînes du corps et de l’esprit

J’ai reconnu mon âme

Comme une transparence

Et la matière a fait place à l’abstraction

En l’espace d’un instant

(Mais faut-il parler d’instant ?)

J’avais retrouvé ma vraie conscience

Mon vrai Moi

Je n’étais plus corps

Je n’étais plus homme

J’étais devenu ange

La joie la paix l’amour

Se mêlaient sans frontière

Comme les couleurs de l’arc en ciel

Dans la blancheur du jour

Et dans cette indicible clarté

J’allais d’extase en extase

Unir à l’infini

L’éternité.

Y.B.

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