FILIGRANE

  Monologue -         Moi je pense que… -         Moi pas. -         Alors ? -         Alors n’en parlons plus ! -         Est-ce à dire que parce que vous pensez autrement… -         Nous ne pouvons nous entendre ! -         Pouvons-nous au moins nous accepter tels que nous sommes ? -         Vous voulez dire à ce point différents ? -         À ce stade de la discussion que pouvons-nous faire d’autre ? -         Pas si simple ! -         Que proposez-vous ? -         Je pense que j’ai raison. - ...

  Hallucination Fresques hallucinées de ces murs arrogants À l’angle droit des ruelles obscures Où viennent inlassables Mouiller l’ancre le soir Les bateaux ivres de mes rêves secrets Miroir déformant et muet Qui se rit de la face cachée des choses Lambeaux énigmatiques Où se côtoient confusément La vie et la mort Le végétal et l’humain Ici une chair suppliante À l’insolente nudité Là ce visage poupin Ridiculement coiffé De pétales blancs et charnus Ailleurs ce marbre gracile d’adolescent Irrémédiablement figé Dans la stupeur catatonique du désir Partout et nulle part Chandail d’azur Ciel de laine Et la chenille printanière À la place du soleil. Y.B.

  Vision nocturne J’ai vu ce fils de nulle part Aux yeux noirs Noirs comme du jais À l’heure où la nuit se compare À mes rêves secrets J’ai vu des pluies de lumière Noyer son visage de cuivre Parmi l’astrale poussière Où des anges s’enivrent J’ai vu des planètes danser Des étoiles rire aux éclats D’étranges oiseaux se poser Sur son front Sur ses bras J’ai vu des bateaux naviguer Entre les nuages du ciel Sampans jonques dahabiehs Praos et balancelles J’ai vu mêlés le pourpre et l’or Des voiles de l’aurore. Y.B.