FILIGRANE

  Face à la mer Face à la mer immense qui suis-je ? Un ange tombé du ciel ? Un avatar d’un autre temps ? La mer est de toujours et je suis de nulle part, juste de passage… Objet vivant non identifié. Juste là pour contempler l’infini qui m’attire et m’effraie. Un jour, bientôt peut-être, mon corps dissout rejoindra les abîmes marins avec leurs algues échevelées… L’éternité des mondes sans limites. Y.B. 

    Départ Il me faut partir… Partir oh l’angoisse… Et pourtant le désir ne manque pas ! Procéder par étapes ? D’abord, ensuite, enfin… Partir c’est toujours mourir un peu. Mourir à soi-même et aux autres. Quitter sa zone de confort, accepter l’imprévisible et l’inconnu. Affronter les intempéries peut-être… Mais partir c’est aussi revivre, un peu plus loin, autrement et ailleurs. Y.B. 

    Tourner la p(l)age La plage est nue, déserte, offerte aux douces caresses de la vague… Une page se tourne, ne regardons plus derrière. Devant l’horizon à explorer… D’autres pages à écrire sur un ciel toujours changeant … Savoir se défaire des choses inutiles, se délester de ce qui nous encombre… Se dépouiller, s’effeuiller pour mieux repartir. Nudité de la plage Nudité de l’être-là, ici et maintenant. Y.B. 

  L’homme de Nazareth Me demandes-tu d’aller changer la face du monde J’irai de ce pas sans fusil Biser les barrières de la haine Faire s’accepter les peuples Et se joindre les mains des hommes Me demandes-tu d’aller décrocher les étoiles Je hisserai l’échelle de mes songes Et t’inonderai de lumière Me demandes-tu d’en appeler à Dieu Je me ferai moine aussitôt Et te retrouverai dans mes silences Confondu au visage divin Me demandes-tu de faire la clarté d’un jour avec rien Je me dépouillerai de tout Me demandes-tu de faire le vide en moi pour te suivre Je renoncerai à tout ce qui m’a fait moi Et tu seras mon nouveau départ. Y.B.